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La Clé du Son
14 mai 2009

Tzik, tzik, tzik, ksss, ksss dans le bus.

C'est bien connu, la musique adoucit les moeurs. En tous cas, c'est ce qu'on peut constater dans les transports en commun nantais. Ces jours-ci, les bus et tramways nantais arborent une affiche, invitant les passagers à modérer le volume d'écoute de leurs baladeurs MP3.

Qui d'entre vous ne s'est pas senti un jour irrité dans un autobus, un tramway ou un métro, lorsqu'à deux mètres de vous, un "addict du baladeur", vous sert son agaçant tzik-tzik (d'où le titre énigmatique de ce billet).

Apparemment, certains individus ne se rendent sans doute pas compte du volume sonore qu'ils sont censés écouter. Admettons que le grésillement d'un casque, à 2 mètres de distance donne 50 décibels de niveau sonore (l'intensité d'une conversation en milieu calme) et que ce casque délivre la purée à environ 2 cm du tympan chez le voyageur sans-gêne. Dans ce cas, le rapport des distances est de 100 pour 1. Pour ceux que cela intéresse, les proportions de niveau sonores se quantifient suivant la loi inverse au carré des distances. Cela signifie que notre addict du baladeur reçoit... 10 000 fois plus de niveau sonore que vous à une distance de 2 mètres.
Sachez que lorsque le niveau sonore augmente 10 fois, il faut ajouter 10 décibels, 100 fois = 20 dB. Dans le même ordre d'idée, une augmentation d'un facteur 10 000 est égale à une augmentation de +40 dB donc, 50 + 40 = 90 dB !

Moralité, notre accro aux décibels écoute son groupe préféré au-delà du seuil de danger (fixé à 85 dB) et, par-dessus le marché, avec un temps de parcours parfois supérieur à 1 h (en trajet simple).
Répétée quotidiennement, cette pratique entraîne une détérioration prématurée de l'audition qui, non seulement, survient de façon sournoise mais elle est également irréversible. De plus, cette perte provoquée s'ajoute au vieillissement naturel de l'audition.

Autre point, le son délivré par certains casques, qui "tirent" vers l'aigu (avec les "correctos" réglés sur "Flat" ou "Normal"). Superposée au bruit du véhicule, essentiellement constitué de fréquences graves, la musique peine à se faire entendre. Du coup, on monte le volume. Au pire, on active le mode Loudness, assez ravageur au passage, alors qu'un simple ajout de basses suffit à combler l'équilibre.
Et les oreillettes alors ? Etant, par nature plus déséquilibrées que les casques, elles incitent à pousser davantage le volume en milieu bruyant. Inconsciemment, on tente de retrouver l'équilibre sonore tel qu'il est perçu au calme et là, c'est la catastrophe !
Quant aux semi-intras, genre EP 630 ou FX33, leur relative isolation aux bruits peut préserver une écoute correcte, encore que les sons graves venant de l'extérieur ne soient pas toujours filtrés. De plus, lorsque quelqu'un vous parle, mieux vaut les retirer.

Soyons clairs, ce billet n'a pas pour but de jouer les pères Fouettard. Sa vocation n'est pas d'empêcher les ados et moins jeunes d'utiliser les équipements d'écoute nomades. Simplement, il convient de prendre conscience que l'écoute prolongée de musique au baladeur n'est pas dénuée de risques. Selon les professionnels de santé, une heure d'écoute par jour à niveau moyen se situe dans les limites de l'acceptable.

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  • Si pour vous, l'univers sonore reste un mystère, ce blog vous en explique toutes les facettes, en vous donnant les bases fondamentales. Il vous propose également différents articles de réflexion sur notre paysage sonore.
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